B0 - Table ronde : Formation initiale et continue en évaluation des apprentissages, quelle articulation ?

Coordinateur: W. Tessaro. Intervenants : Catherine Van Nieuwenhoven, Marc Vantouroux & Jean Rouiller

La formation initiale et la formation continue des enseignants ont été longtemps considérées comme des entités séparées, réfléchies comme des logiques propres. Si la complexité croissante de la profession a donné lieu à des changements importants dans les lieux de formation des futurs enseignants, la formation continue répond, elle aussi, à des logiques diverses qui résultent souvent des exigences de l’employeur.
On peut admettre que ces formations s’adressent à des publics différents et que les réflexions doivent en conséquence être distinctes. On peut aussi arguer le fait qu’il s’agit des mêmes apprenants, devenus plus «expérimentés» et qui diffèrent essentiellement dans leur rapport à la pratique.
Les dispositifs, les outils, les types d’activités et les contenus utilisés dans ces deux types de formation, de même que l’implication des apprenants dans le processus de formation, peuvent être similaires ou différents et sont donc à questionner. Certains aspects sont propres au domaine, plus général, du développement professionnel, mais ils peuvent être traités à la lumière du champ qui nous intéresse (l\'évaluation, mais aussi la discipline concernée) pour voir en quoi celui-ci peut orienter les pratiques de formation. L’analyse de pratiques et de situations de classe, fréquemment utilisées en formation continue avec les enseignants, sont-elles par exemple adéquates dans le domaine de l’évaluation ? Ces pratiques ont-elles aussi du sens avec des étudiants en formation initiale ?
Majoritairement, les enseignants ont le souci d’intégrer les apports de la formation continue à la gestion de la classe et privilégient ainsi parfois une visée opérationnelle qui répond à la nécessité d’une « mise en pratique » rapide. D’où une préférence pour des outils facilement adaptables, au détriment d’une réflexion plus théorique et distanciée. Dans une formation en cours d’emploi portant sur le jugement évaluatif, ils ont cependant à questionner leur rapport aux référents qui font sens pour eux : les prescriptions, mais aussi leurs expériences et leurs valeurs, qui restent dans l’implicite des raisonnements.
En formation continue, l’intérêt d\'une socialisation des pratiques évaluatives au sein de l\'établissement scolaire est évident, afin par exemple de renforcer la qualité des jugements des enseignants et la cohérence auprès des parents. Ceci à l’échelle d’un établissement ou d’une circonscription scolaires. Une telle démarche représente cependant une difficulté dans sa réalisation : parler de ses façons d’évaluer en classe, voire de les illustrer, en dit beaucoup sur ses pratiques pédagogiques. S’exposer ainsi peut donc être risqué, notamment lorsqu’il n’y a pas l’assurance d’un regard bienveillant des collègues et des formateurs. Sans parler des supérieurs hiérarchiques…
A partir de ces quelques éléments de cadrage, voici les questions soumises aux intervenants de la table ronde:
1. Comment la formation initiale prépare-t-elle aux besoins du terrain ? Quelle cohérence doit-elle avoir avec les prescriptions officielles ?
2. Quels contenus pour quel type de formation ? Y a –t-il une articulation à penser entre formation initiale et formation continue ? Une logique de progression/complexification est-elle envisageable ?
3. En quoi formation initiale et formation continue en évaluation sont-elles à considérer comme des logiques distinctes ? Quels exemples peuvent soutenir cette position ?
4. Quels sont les aspects qui « traversent » ces deux types de formation ? Quels outils, quels dispositifs peuvent être communs ? A quelles conditions ?