G3 - L’auto-évaluation au cœur de l’entretien de stage en kinésithérapie : quel intérêt dans une logique d’approche par compétences ?

Catherine Romanus, Helyett Wardavoir, Patrick Parmentier, Christophe Berlemont, Compère Cécile & Brigitte Debert

Depuis 2010, la HELB Ilya Prigogine s’est engagée dans un processus de révision du curriculum suite à la construction aboutie d’un référentiel de compétences en kinésithérapie. Afin d’assurer une cohérence entre le référentiel de compétences (RC), de formation et d’évaluation, des dispositifs pédagogiques et d’évaluation sont actuellement conçus dans une logique socioconstructiviste, cadre de référence pour l’approche par compétences. Les stages, moments charnières entre formation et profession, constituent une porte d’entrée privilégiée au changement évoqué. L’entretien de mi-stage, dispositif innovant, réunit l’étudiant, le superviseur et le maître de stage. Son but est de favoriser l\'implication active de l\'étudiant dans son processus de développement des compétences professionnelles. Les échanges entre les acteurs concernés s’opèrent autour d’une grille d’évaluation critériée en fonction du RC et préalablement complétée par le professionnel d\'une part et l\'étudiant d\'autre part. De ce moment d’échange avec le maître de stage et le superviseur, les « forces et points à améliorer » sont identifiés et discutés. L\'objectif des échanges est d\'aider l\'étudiant à dégager une ou des réponses appropriées aux difficultés relevées et d’y remédier endéans la fin de son stage en régulant ainsi son agir professionnel. Au terme d’une année d’essai, nous interrogeons la pertinence des finalités de notre dispositif entendues comme favorisant l\'implication de l\'étudiant en tant qu\'acteur de son propre développement professionnel. L’évaluation du dispositif, sur base de questionnaires, montre les effets pervers possibles de l’entretien en triade, dans le sens où certains étudiants adoptent des stratégies de « régulation conformiste » en vue de pouvoir répondre aux critères de réussite et ainsi assurer la validation de leur stage. Cette constatation, renvoie à la sempiternelle question des limites de l’évaluation quelle que soit sa forme, lorsqu’in fine elle est certificative.